La Journée internationale des Droits des Femmes a pris racine en 1910, suite à l’initiative de la féministe allemande Clara Zetkin — même si sa date initialement proposée n’était pas le 8 mars. Depuis 1977, elle est reconnue par l’ONU comme journée célébrant les droits des femmes et la paix internationale. Elle est parfois abrégée en « Journée des Femmes » ou « Journée de la Femme », mais il ne s’agit en réalité que d’une journée pour défendre les droits des femmes et non pour célébrer une quelconque féminité essentialisée. La naissance de cette initiative socialiste visait à rejeter toute alliance avec les féministes bourgeoises.
Origines et évolution de la Journée des Droits des Femmes
Les origines de 1940 à 1977
Initiée en 1909 par le Parti Socialiste d’Amérique, la première Journée Nationale des Femmes a été célébrée aux États-Unis le 28 février. L’année suivante, Clara Zetkin propose, lors de la IIe Conférence Internationale des Femmes Socialistes, la création d'une Journée Internationale des Femmes pour revendiquer le droit de vote et des meilleures conditions de travail.
En Russie, entre 1913 et 1914, la Journée Internationale des Ouvrières est officiellement célébrée. En 1917, un début de révolution russe commence le 8 mars avec la grève des ouvrières de Saint-Pétersbourg et cette date est retenue par les bolcheviques.
C’est finalement l’instauration de l’Année Internationale de la Femme en 1975 qui permet à l’ONU de reconnaître officiellement la Journée Internationale des Droits des Femmes le 8 mars 1977.
Mouvement actuel pour plus d'inclusion
Depuis 1977, malgré les pressions sociales, politiques et culturelles, la Journée Internationale des Droits des Femmes a connu un fort engouement. Des collectifs, des communes et des provinces se sont mobilisés cette année pour rappeler l’importance de la lutte contre les inégalités hommes-femmes. Ainsi, au sein de la Nouvelle-Calédonie, le Collectif Femmes en Colère ou encore le Collectif Collages de Mass ont donné de la voix pour insister sur les discriminations dont sont victimes, entre autres, les femmes.
De plus, des expositions à caractère pédagogique ont vu le jour pour sensibiliser à l'inégalité des sexes. À titre d'exemple, à l'occasion de cette Journée des Droits des Femmes 2021, une exposition intitulée « La Journée des Droits de la Femme, chez nous ça se passe comme ça ! et c’est presque 365 jours par an » a été organisée à Nouméa. Son objectif : mettre en avant les violences faites aux femmes et appeler chacun à la solidarité et à l’unité pour dire haut et fort « C’est fini, nous n’accepterons plus l’inacceptable ».
Conséquences et avenir
Aujourd’hui, on constate que la situation des femmes est loin d’être similaire à celle des hommes du fait de multiples facteurs dont l’accès à l’emploi, l’accès à l’éducation, la charge mentale et domestique, sans oublier la prise en compte des questions liées à la santé, la violence et le harcèlement.
Néanmoins, depuis 40 ans, des progrès considérables ont été accomplis. Des changements fondamentaux ont eu lieu pour améliorer les droits des femmes partout dans le monde et ceux-ci sont le fruit des engagements pris au cours des journées internationales des droits des femmes des 8 mars successifs.
On remarque notamment que de nombreuses nations se sont engagées à promouvoir les droits des femmes à travers des plans nationaux de développement comprenant des mesures spécifiques pour l’accès aux emplois, à l’éducation, à la propriété et à la santé. De plus, certaines législations relatives aux droits des femmes ont été promulguées et renforcées. Plus de 149 pays ont adopté des lois interdisant la discrimination sexuelle à l’emploi et 122 pays ont des lois protégeant les femmes contre la violence domestique.
Malgré ces réussites diverses et variées, beaucoup reste à faire. Il y a encore une grande disparité entre les sexes et beaucoup de femmes font face à des défis disproportionnés à cause de religions et cultures patriarcales. Dans le même esprit, certains États refusent toujours de ratifier les conventions internationales qui protègent les droits des femmes.
Dans le but de continuer à progresser et de garantir à toutes les personnes les mêmes droits, des initiatives ont été lancées afin de promouvoir la pleine participation des femmes à tous les secteurs et à tous les niveaux. Les 10 principales initiatives sont : l’Agenda 2030 pour le développement durable, la Stratégie nationale conjointe ONU-Femmes 2015-2020, le programme de travail de Beijing +20, le Plan d’action de Phnom Penh (CEDAW), le Programme d’action de Nairobi, Mars Bleu, le Projet HeForShe, les Objectifs de développement durable, le Conseil des femmes leaders et Global Women Connect.
L’avenir à long terme de la Journée internationale des Droits des Femmes repose donc sur l'adoption et l'utilisation de ces initiatives. Néanmoins, le groupe HeForShe souhaite aller plus loin et, pour atteindre l’égalité des genres, encourage tous les êtres humains à participer à l’effort collectif exigé par cette noble cause. Pour ce faire, HeForShe organisera le 8 mars 2023 son premier « Egalathon mondial ». Un marathon virtuel qui mettra en perspective des activités sportives et de formation pour promouvoir la parité des genres à l’échelle mondiale.